Chamboultou19
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Chamboultou19
ParticipantATTENTIFS ENSEMBLE par la Cie Ici-Même.
Spectacle déambulatoire à stations. Parcours théâtral et visuel hors-les-murs en centre ville. Jauge de 100 personnes. Durée : 1h.
La proposition faite aux spectateur-trice-s est d’observer la ville en étant attentif-ve aux « invisibles ». Celles et ceux que l’on ne voit plus car ils-elles sont banalisé-e-s de part leurs fonctions et leurs uniformes : militaires en tenue, vigile en costume, cantonnier en gilet jaune fluo, et celles et ceux que l’on ne voit pas car ils-elles se cachent par nécessité vitale : femme SDF, manœuvre sans-papier, prostituée. Ces figures là se fondent dans le décor au sens propre. Leurs costumes leur permettent d’être assimilé-e-s plastiquement au décor si besoin. Ils-elles sont caméléons. Le spectacle joue sur l’injonction à une hyper-sécurisation de nos villes occidentales qui vient frotter avec le fait que nos préjugés ou nos peurs nous empêchent de prendre soin des autres ou d’accepter de les regarder pour ce qu’ils-elles sont : des êtres humains.
Un des éléments déterminant dans l’interaction avec le public est le guide. Au début du parcours, une personne habillée en noir nous explique qu’elle sera notre guide dans la ville afin de nous révéler des choses qui nous ont échappées. Le guide tient un panneau qui a la forme de l’icône de position sur les gps de nos smartphones. Le guide nous explique de bien le repérer. Il nous emmène ensuite d’un lieu à l’autre et rythme notre déambulation en nous invitant à rester ou à poursuivre le parcours. Il guide également notre regard, nous proposant d’observer des lieux où en apparence rien n’est particulièrement remarquable. On se rendra compte, deux ou trois tableaux plus tard, que l’on avait déjà vu ce militaire qui nous parle maintenant, traverser la place tout à l’heure, ou bien cette femme se révélant avoir passé la nuit dans un parking souterrain, tenter de nous vendre des produits de beauté qu’elle transportait dans son caddie. Les tableaux auxquels les spectateur-trice-s sont invité-e-s à assister proposent toujours un dispositif frontal ou semi-circulaire. Les différents personnages rencontrées s’adressent à nous. La variété des espaces où sont joués les tableaux : parking souterrain, abribus, face à l’entrée d’une supérette, sur une place, dans un parc … permet aux spectateur-trice-s de vivre une expérience sensible pleine de sensations et d’émotions différentes.Chamboultou19
ParticipantDESCRIPTION MATERIELLE :
Un « grand ensemble ». Plusieurs hautes barres d’immeubles en béton au crépis beige et blanc sali.
Grands parallélépipèdes de 12 à 16 étages. Lego géants. Aux fenêtres sans balcon : des paraboles.
Aux pieds des tours, des voitures parquées. Quelques lampadaires ici et là. Au premier plan, des
cabanons aux toits de tuiles alignés les uns à la suite des autres faisant office de parking fermé. Ils
sont blancs mais noircis par les intempéries. Des herbes sauvages poussent à leurs pieds.
DESCRIPTION FONCTIONNELLE :
Il s’agit d’une résidence d’habitation à loyers modérés. Un ensemble d’appartements où vivre du F2
au F5.
DESCRIPTION USUELLE :
Un très grand nombre de familles vivent ici. La résidence compte 710 logements. Les espaces de
circulation sont parcourus le matin, le midi et le soir par les personnes qui partent au travail et les
enfants qui vont à l’école. On pourrait qualifier cette résidence de « cité-dortoir ». Mais les soirs
d’été et durant les vacances scolaires, les nombreux enfants et jeunes habitants la résidence se
retrouvent « en bas » par petits groupes, jouent, font du vélo ou du patin à roulettes, du football,
discutent à bâtons rompus, tout comme les femmes vivants dans cette résidence, qui prennent plaisir
à prendre le frais dehors. Il y a aussi, les soirs d’ été, les femmes d’origine malienne qui vendent du
mais grillé et du poisson et le fameux jus de bissap. Peu d’hommes en revanche s’attardent à la
discussion. On les voit cependant laver ou réparer leurs voitures.
La verticalité des barres d’immeubles est propice aux discussions et interpellations de personnes à
leur fenêtre avec des personnes en bas, ou bien d’une fenêtre à une autre.
REGARD DE BIAIS :
TRACE :
Cette résidence est une trace historique de l’apparition des grands ensembles en France dans les
années 1960. D’abord progrès social ayant contribué à la destruction des bidonvilles qui pullulaient
dans la banlieue de Paris, les bâtiments se sont rapidement dégradés, la mixité sociale des premières
années a laissé place à une population en grande majorité issue de l’immigration ouvrière ayant
bénéficié du rapprochement familial, et vivant très souvent dans des conditions extrêmement
précaires.
SYNPTOME :
Cette résidence est symptomatique de la violence sociale et de l’écart profond qui se creuse chaque
jour un peu plus entre très pauvres et très riches en France. C’est le synptome d’une population
connaissant des problématiques de survie dans un environnement instable déconstruit puis
reconstruit au gré des volontés politiques.
SYMBOLE :
C’est le symbole de ce que l’on nomme la banlieue. Lieu fantasmé qui fait peur, mais également
endroit de vie où les femmes et les hommes réclament justice et se révoltent parfois face à la
violence sociale. Pour moi, c’est le lieu de tous les rêves possibles.
SYNOPSIS :
Cette cité c’est Thèbes. Le théâtre d’une guerre fratricide et de la révolte d’Antigone face à la mort
injuste de ces frères. Terrain de jeu du procureur Créon, qui a attiré dans son camp Etéocle devenu
capitaine de police. Alors qu’une émeute de protestation menée par Polynice éclate dans la cité en
réaction aux trop nombreux et injustes contrôles de police subis par les habitants, Créon donne
l’ordre à Etéocle de mener les forces de l’ordre dépêchées pour enrayer cette émeute. S’en suivra un
duel entre les deux frères qui trouveront la mort. Antigone et Argie, soeur et femme de Polynice se
lèveront alors contre le procureur Créon et les lois et valeurs iniques qu’il incarne.Chamboultou19
ParticipantIl m’est arrivé quelque chose d’extraordinaire. Un oiseau est entré dans ma tête. Je ne m’en suis pas aperçue. Lorsque c’est arrivée, je veux dire. Je ne m’en suis pas rendue compte. J’entendais bien un moineau piaillait continuellement, comme un métronome rythmant les chants et les rires des enfants, mais je ne savais pas qu’il était dans ma tête.
Quand il s’est tu ce jour là, j’ai pensé qu’il était allé piailler plus loin. Sont restés les murmures et les cris de la vie du jardin, sans lui.
Mais le soir, au moment où tout se tait dans la maison, la baie vitrée fermée, les volets tirés nous isolant tendrement des bruits du dehors, les lumières éteintes et les enfants couchés, alors que je m’asseyais sur le canapé du salon pour savourer cet intervalle, le piou-piou du moineau est revenu. Le volume des pépiements, fort et leur fréquence, cuisante m’a rendue quasi aveugle le temps d’une seconde tant la fulgurance de la migraine qui m’avait assaillie à cet instant était violente. Puis je l’ai cherché. Le moineau. Je l’ai cherché partout. Dans les tiroirs du buffet, derrière les étagères de la bibliothèque, dans les plis du plaid jeté sur le rocking-chair et dans les placards de la cuisine, dans la machine à laver, l’évier, le lave-vaisselle, jusque dans la poubelle, mais il n’était nulle part, sauf dans ma tête.
Alors, je me suis rassise. J’ai inspiré profondément, bloqué ma respiration 3 secondes, expiré, et je lui ai dit : “Ok moineau. Bienvenue dans ma tête. Le temps du confinement, tu peux y trouver refuge. Je suis ton hôte et tu ne manqueras de rien. Mais le jour de ma sortie de quarantaine, il faudra que tu prennes ton envol”.
Je ne connais pas la date de ce jour là.
En attendant, je prends soin de mon moineau.Cette expérience est traversée par les sons entendus autour de moi durant le travail d’écriture, principalement. Il y a aussi l’environnement physique où le travail a eu lieu : ma maison. Mais les lieux décrits ne sont pas ceux où je me trouvais durant l’écriture. J’étais au grenier. C’est une projection de ces lieux décrits dans le texte qui s’est opérée à partir du grenier où je me trouvais et des sons que j’entendais.
Chamboultou19
Participant“ATTENTIFS ENSEMBLE” – Cie Ici-Même :
https://www.lieuxpublics.com/en/actes-artistiques/544/attentifs-ensemble
J’ai vu ce spectacle à Chalon dans la rue ou Aurillac, je ne sais plus, l’été 2019. Extraordinaire ! Et c’est bien ce qui est génial dans ce spectacle qui traite des “ordinaires” qu’on ne voit même plus. Une maîtrise esthétique et plastique absolument géniale, et un parcours sensible bouleversant.
“BE FELICE, HIPPODROME URBAIN” – Cie d’Elles :
Un bijou !
Chamboultou19
ParticipantUn espace public est un espace, en exterieur ou en interieur, qui ne releve pas de l’intime, du privé. Un theatre est un espace public. Mais ce qui nous interesse ici serait plutôt des espaces non-dédiés a la manifestation artistique.
Je choisirai donc 2 endroits:
– 1 bar, troquet du village, où se croisent et se decroisent habitue.e.s, touristes, et plusieurs generations confondues. Avec une circulation interieur/exterieur avec la possibilité d une terrasse.
– 1 station-service. Ouverte 24/24. Avec un flux continu de personnes, toutes generations et milieux sociaux confondus, qui s arretent là par nécessité. Qui partagent ce lieu commun, sans y penser jamais.
J ai conscience que ces 2 lieux sont egalement des proprietes privees. Mais je retiens l expression espace public, comme lieu de passage pouvant etre traversé par toutes et tous, et qui ne correspondent pas à un “chez soi” possible, mais à un chez nous. Existant et vivant par le fait meme qu’il soit et doive etre traversé par des personnes pour pouvoir exister. -
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